Selon des révélations de la presse écrite française, le Vatican a fait obstacle à la nomination du nouvel ambassadeur français auprès du Saint-Siège au motif que celui-ci était homosexuel et pacsé avec son compagnon.
Le gouvernement français avait choisi de nommer au Vatican un diplomate de carrière, notoirement homosexuel car pacsé avec son compagnon depuis plusieurs années. Mais ce profil personnel du candidat initialement retenu a été considéré comme "non conforme aux exigences du Vatican" qui a mis son veto à la nomination.
L'écrivain Denis Tillinac aurait été, lui aussi, précédemment récusé parce que divorcé et remarié.
Ces deux refus successifs s'expliquent par le fait que l'Eglise catholique condamne le divorce et la pratique de l'homosexualité et s'oppose avec vigueur à la légalisation des unions entre homosexuels.
"Nous avons pour règle de ne pas commenter publiquement les procédures d'agrément de nos ambassadeurs", s'est contenté de déclarer un porte-parole du ministère français, Eric Chevallier, interrogé lundi par l'AFP sur ces révélations.
Le veto du Vatican à des nominations d'ambassadeurs dont la vie privée contrevient à sa morale est rare, mais la cas de la France n'est pas unique.
C'est finalement l'ancien ambassadeur de France à Moscou, plus conforme aux critères papaux, qui devrait occuper le poste.
Le Collectif contre l'homophobie (CCH) accuse Nicolas Sarkozy de "complaisance" avec le Vatican. L'association considère qu'avec cette décision, "c’est l’homophobie qui progresse et la laïcité qui régresse". "Cette concession faite au Vatican est moins anodine qu’il n’y paraît, ajoute le CCH. En effet, en s’alignant sur les positions dogmatiques du Vatican, Nicolas Sarkozy remet en cause la laïcité, ce principe constitutionnel fondateur de notre République".